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Communiqué de presse

Pour diffusion immédiate

Montréal, mercredi le 21 novembre 2007

La consommation de cigarillos a dépassé celle de cigarettes chez les jeunes :

Le Gouvernement doit combattre la mise en marché

de nouveaux produits attrayants pour les jeunes
 

Montréal, le 21 novembre 2007 — Suite à la publication aujourd’hui de l’« Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2006 » par l’Institut de la statistique du Québec, deux groupes de lutte contre le tabac réitèrent le besoin d’une intervention gouvernementale pour protéger les jeunes des nouvelles stratégies de mise en marché des produits du tabac.

L’enquête conclut que « la proportion des consommateurs de cigares, de cigarillos et de petits cigares dépasse actuellement celle des fumeurs de cigarettes »[1]. En effet, malgré la baisse progressive du tabagisme chez les jeunes Québécois (actuellement à 15%), les « cigares / les cigarillos » continue à gagner en popularité auprès des jeunes du secondaire, passant de 15 % en 2002, à 18 % en 2004, à 22 % en 2006 [2].

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac a déjà signalé aux gouvernements le danger entourant la vente des cigarillos, de même que tous les autres produits de tabac novateurs ou exotiques attrayants pour les jeunes (l’enquête n’a pas mesuré l’usage du tabac sans fumée, de la chicha, ou d’autres produits de tabac historiquement marginaux).

Cigarillos

« Les compagnies exploitent le fait que les cigares peuvent être vendus à l’unité pour vendre des cigarillos autour de 1 $, ce qui les rend bien plus accessibles pour les jeunes, ces derniers étant très sensibles au facteur prix. De plus, l’industrie du tabac utilise des arômes de bonbons, de fruits et d’alcool pour adoucir le goût âcre et dissimuler la nature meurtrière du tabac », explique Louis Gauvin, porte-parole de la Coalition.  Ajouter des saveurs de friandises aux cigarettes, ce serait comme ajouter du sucre à de la viande contaminée.» 

« Les fabricants reconnaissent le fait que la cigarette n’a plus la cote dont elle jouissait par le le passé. C’est pourquoi ils nous présentent des nouveaux produits et des nouvelles marques, comme s’il s’agissait de produits ‘améliorés’ et ‘différents’ », ajoute Flory Doucas, directrice du bureau du Québec de Médecins pour un Canada sans fumée.

« Les jeunes voient les cigarillos comme des produits occasionnels, alors qu’en réalité ils contiennent de la nicotine et engendrent une dépendance. Une fois accros, ces jeunes risquent de se tourner vers les cigarettes, qui sont moins chères en quantité nécessaire pour alimenter cette dépendance. » L’enquête révèle que près de la moitié (45,3 %) des fumeurs de cigarettes « débutants » sont également des consommateurs occasionnels de cigares. C’est la plus grande proportion parmi toutes les catégories de fumeurs de cigarettes.

Autres produits novateurs ou exotiques

D’autres enquêtes révèlent l’émergence de la popularité de la consommation de la chicha[3]. Cette vieille forme de tabac, qui n’était que très marginale par le passé, profite maintenant d’une image culturelle exotique et d’une importante échappatoire dans la loi : l’exclusion des produits qui ne contiennent pas de tabac (certaines pastilles de chicha n’ont pas de tabac).

« En résumé, il est très troublant de voir une baisse progressive du tabagisme chez les jeunes et en même temps une augmentation marquée de la consommation de certaines nouvelles catégories de produits de tabac. Les compagnies de tabac ont réussi à contrer la tendance positive de réduction du tabagisme et de dénormalisation du tabac auprès des jeunes avec leurs produits innovateurs et exotiques », conclut monsieur Gauvin. « C’est pourquoi les gouvernements doivent continuer à intervenir pour prévenir le tabagisme, notamment pour contrer les nouvelles tactiques d’une industrie extrêmement habile dans la mise en marché et le marketing. »

En somme, les deux groupes demandent aux gouvernements fédéral et du Québec :

1.      D’interdire la vente de cigarillos à l’unité (soit un minimum de 20 unités par emballage).

2.      D’établir un prix plancher pour tout produit de tabac.

3.      D’interdire sur l’emballage et dans le nom de la marque toute référence textuelle ou graphique évoquant des saveurs, arômes, bonbons, boissons (alcoolisées ou autres), ou autres denrées comestibles.

4.      D’interdire l’ajout d’arômes ou de saveurs dans tous les produits de tabac, incluant les cigarettes mentholées.

5.      D’interdire toute image, nom de marque, ou information sur les emballages qui :

a.       évoque des images ou caractéristiques liées au bien-être et à la santé (ex : « vitamines », « 100 % naturel », « biologique », etc.),

b.       souligne l’absence de substances ayant un impact négatif sur la santé (ex : « sans additifs », « sans pesticides », « 100% naturel », etc.),

c.       réfère à des manipulations techniques qui pourraient suggérer une réduction des risques (ex : « nouveau filtre révolutionnaire », « moins d’odeurs », etc.)

6.      D’interdire toute apparence de promotion de type « style de vie » sur les emballages, comme les voiliers, les chevaux, les images liées aux saisons, etc.

7.      D’obliger des mises en garde québécoises sur les cigares, et qu’elles soient aussi prépondérantes que celles (fédérales) sur les cigarettes.

8.      De standardiser l’emballage des produits de tabac pour qu’il soit neutre et générique, ce qui éliminerait la plupart des manœuvres de marketing pour rendre ces produits anodins et attrayants.

9.      D’étendre le champ d’application des lois (fédérale et québécoise) à tout autre produit fumé pour inclure la chicha sans tabac et les cigarettes aux herbes.


[1] Institut de la statistique du Québec, « Faits Saillants », http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/pdf2007/zoom_sante_nov_tabac07.pdf

[2] Institut de la statistique du Québec, « Enquête  québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2006 », http://www.stat.gouv.qc.ca/publications/sante/pdf2007/Tabac_Alcool2006.pdf

[3] Jolicoeur et Associés, “L’usage du tabac, les habitudes des fumeurs et l’opinon de la population à l’égard du tabac – Vague du printemps 2007 », enquête réalisé pour le`s Ministères des Finances et de la Santé du Québec, http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/tabac/download.php?f=fb363bf5886023cb14caf3e5a2f13b27

 

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Source :

Entrevues: Flory Doucas, directrice, bureau du Québec, Médecins pour un Canada sans fumée: 514.515.6780

(Louis Gauvin n’est pas disponible)